Sur le chemin d’une libération de conscience
Dans l’école de cette belle création, nous vivons souvent sans reconnaître l’action de La VOLONTE Supérieure, qui partage chaque jour nos vies par sa présence aimante : souvent par des inspirations, des moments de grandes joies ou des châtiments, des guidances, des morts ou des naissances … et bien d’autres
Le rite Isié peu connu dans la culture Beti est un exemple remarquable, par l’effacement de la Volonté humaine, face à celle du Roi de ce monde .Elle nous invite également à ne point négliger le devenir de notre esprit.
Ce rite est très peu connu parce qu’il se pratique très rarement dans la société culturelle Beti. On le pratique lorsque dans une communauté ou dans un village, un membre de celle-ci se trouve déchirée par une maladie face à laquelle tout le village ne peut que constater son impuissance. Le corps du malade ne vivant que des souffrances des plus interminables, les patriarches n’ont plus une autre alternative que celle de convoquer toutes les personnes vivant dans ce village pour qu’ensemble et en parlant d’une même voie, ils réalisent le rite Isié.
Ceci consiste à sortir le malade de son isolement et de le confronter à toutes les personnes qui reconnaissent avoir été offensées ou blessées par lui, quelque soit la manière. Car pour le village, il est possible que ce soit peut-être à cause d’ un nœud non dénoué que le malade connait de telles horribles souffrances. C’est ainsi qu’en pleine assemblée et à tour de rôle chacun vient exprimer ses expériences malheureuses vécues avec le malade.
L’instant est grave, il n’est pas question de mentir et en plus le malade peu encore s’exprimer et les souffrances qu’il connaît amènent tout le monde à faire fondre son mur de haine et ne donner place qu’à la compassion. La convocation des populations se fait par les patriarches aux premières lueurs du jour et de façon tout à fait inattendue.
Le malade désirant abréger ses souffrances, ayant des forces diminuée voit ainsi défiler devant lui frères, sœurs, cousins et épouses. Il écoute souvent sans rien dire tout le mal que ceux ci n’ont pas souvent pu avouer quand il était en possession de toutes ses forces. C’est très douloureux, il se retrouve ayant perdu par des souffrances tout son prestige. Et très souvent, il ne peut que couler des larmes.
Le village quant à lui est meurtri et voudrait pouvoir aider un des leur. Tous individuellement et à tour de rôle pardonne tout au moins en parole séance tenante leur frère malade qui est tenu par une Force Supérieure qui seule détient les clés.
Par la suite les célébrant invite chacun des villageois présent peut-être après un mot du malade, à aller chercher chacun une herbe de leur choix en forêt. Le patriarche célébrant rassemble ces herbes et en fait un mélange avec de l’eau, puis invite individuellement de nouveau, tous ces participants et également le malade à y laver leur corps et leur visage. Ce lavage étant le symbole de la pureté de leur vouloir et de leur affranchissement vis-à-vis des douleurs que connaît leur frère, sœur, époux, épouse père ou mère.
Le célébrant interdit aux participants de prendre un autre bain jusqu’au lendemain. Ce lavage étant terminé, celui-ci au nom de tout le village remet le malade entre les mains de la Volonté du Seigneur en l’invitant à continuer à examiner sa conscience sur ce qui l’a conduit devant une telle situation.
Le village quant à lui à travers le pardon à titre individuel et le rite Isié à titre collectif se voit lui avoir offert ainsi leur aide la plus précieuse.
J’espère vous avoir fait vivre à travers ces lignes de la manière la plus fidèle, ce qui s’est inscrit en moi en ce qui concerne ce rite très effacé.
Avec joie
Esingan